Il s'agit souvent d'un lieu partagé quotidiennement, d'autant plus intégré dans son environnement qu'il est fréquenté. On parle d'ancrage physique ou de sentiment d'appartenance. On peut rapprocher ce lieu des cafés ou MJC où la discussion entre habitués fait partie des activités importantes.
Un exemple de tiers-lieu est le PROTO204, halle du campus d'Orsay comprenant des espaces de coworking et une cafétéria, dans le but de faire se rencontrer étudiants et entrepreneurs dans un cadre propice à la création de projets..
Cartographie bêta des Espaces hybrides et autres tiers lieux, par Prima Terra.
Par ailleurs, Prima Terra, cofondateur de « l'Observatoire des Espaces hybrides et autres tiers-lieux » dénommé "L'Obsidienne [archive]", a élaboré une cartographie bêta des espaces hybrides et autres tiers-lieux, plusieurs fois mise à jour.
D'autres initiatives tentent de définir le tiers-lieu afin de permettre une meilleure compréhension de ces environnements sociaux et une facilité dans la création de ceux-ci.
Movilab définit donc les tiers-lieux comme « destinés à être des espaces physiques ou virtuels de rencontres entre personnes et compétences variées qui n'ont pas forcément vocation à se croiser. Mot chapeau au premier abord pour rassembler sous une même et grande famille les espaces de coworking, les FabLab, les HackerSpace, les Repair'Café, les jardins partagés et autres habitats partagés ou entreprises ouvertes, le « Tiers Lieu » (écrit avec des majuscules) est devenu une marque collective ou l'on pense ces singularités nécessaires à condition qu'elles soient imaginées et organisées dans un écosystème global ayant son propre langage pour ne plus être focalisé sur des lieux et des services d'infrastructure, mais vers l’émergence de projets collectifs permettant de co-créer et conserver de la valeur sur les territoires. »
Tiers-lieux.be tente de le définir plus simplement un "espace physique prévu pour accueillir une communauté afin de permettre à celle-ci de partager librement ressources, compétences et savoirs."
Actuellement, le terme tiers-lieu est encore ouvert à de nombreuses interprétations, comme nous pouvons le voir à travers les définitions données par différents acteurs de ce secteur, certains points pouvant totalement différer comme l'aspect physique et non virtuel de ce type de lieu.
Application du concept aux lieux publics comme les bibliothèques
Un ancrage physique fort
Le tiers-lieu est un espace physique répondant aux besoins d'une communauté présente en ce lieu. Chaque tiers-lieu aura donc une personnalité qui lui est propre et directement rattachée à l'endroit d'implantation du tiers-lieu.
Cela amène au fait que deux tiers-lieux même similaires seront parfois totalement différents tout en assurant que ces différentes approches amènent à une multiplication des biens informationnels collectés dans chacun d'eux.
Plusieurs institutions telles que les bibliothèques, centres socio-culturels, espaces publics numériques, ... cherchent à redéfinir leur architecture et leur organisation intérieure pour attirer un nouveau public et répondre aux nouvelles attentes des usagers en tentant de se rapprocher, autant que chaque institution le permet, de ce qui définit un tiers-lieu.
Le PROTO204, un tiers-lieu destiné à l'entrepreneuriat étudiant sur le campus d'Orsay de l'Université Paris-Sud (Paris-Saclay).
Une nouvelle approche culturelle
La majorité des tiers-lieux ne fonctionnant pas sur un système de concurrence et cherchant à voir leur initiative se reproduire ailleurs, ils ne se basent pas sur un système de patrimoine informationnel classique mais sur des biens communs informationnels alimentant un patrimoine informationnel commun.
Cela a été grandement facilité par la culture libre et le développement des licences libres informatiques.
Celles-ci ont évolué afin de proposer de nouvelles licences libres ne s'appliquant plus seulement aux codes-sources logiciels mais également aux différentes œuvres de l'esprit, comme la documentation nécessaire à entamer une initiative citoyenne.
Le parallèle entre la culture libre, les logiciels libres et les tiers-lieux ne s'arrête pas là puisqu'il est très souvent fait mention du principe de dictateur bienveillant dans le modèle de gouvernance d'un tiers-lieu..
Une vocation sociale affirmée
Cet ancrage physique et cette approche culturelle ont pour but de développer les communautés se formant autour de ces lieux à développer des initiatives d'innovation sociale de manière locale et amener les citoyens vivant autour de ce lieu à y participer.