Le terroir du sud Cévennes

Thierry Jarrige
Thierry Jarrige CCC • 24 août 2023
dans le groupe Dynamiques locales

L'action de la coopérative est ancrée dans un terroir. Son implantation historique est le sud-est des Cévennes et plus particulièrement les vallées désindustrialisées de la haute vallée de la Céze, mais cette action pourrait être menée ou reproduite ailleurs.

Le SRADDET1 (Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires) a fixé des priorités régionales en termes d’habitat, de gestion économe de l’espace, de maîtrise et valorisation de l’énergie, de lutte contre le changement climatique, de prévention et restauration de la biodiversité,

La région des Cévennes minières a vécu une parenthèse industrielle qui laisse sur le territoire une pollution résiduelle, une pauvreté récurrente et des massifs forestiers de résineux, initialement destinés aux boiseries de mines, qui envahissent et assèchent les terrains et sont régulièrement la proie des flammes. Les nombreuses galeries, drainages et autres ouvrages de mines on perturbé le régime des eaux souterraines et des sources.

Le schéma de cohérence territoriale (SCoT) du Pays des Cévennes est en cours de révision et le Syndicat Mixte du Pays des Cévennes mène des actions de développement basé sur des Chartes Forestières de Territoire comportant 3 priorités :

  1. Adapter et faire de la forêt un outil de lutte contre le changement climatique,

  2. Viser des choix pour le long terme,

  3. Faire émerger une culture de gestion forestière et une filière bois, transcender les frontières administratives et favoriser la multifonctionnalité des espaces forestiers.2

3)Histoire

De nombreux minerais affleurent dans ces vallées des contreforts sud des Cévennes à la géologie tourmentée qui accueillaient historiquement de nombreuses activités métallurgiques.

L'essor commence avec l’ouverture de mines de charbon en 1809, l'installation d'une usine sidérurgique en 1833 et la voie ferrée dès 1857. Une verrerie, une fonderie de fonte et de bronze, une usine de constructions mécaniques complètent le bassin industriel à la fin du XIXe siècle. La commune est créée en 1858 à partir de plusieurs quartiers des communes voisines. Elle devint chef-lieu de canton en février 1868. La population dépassa le chiffre de 11 000 habitants en 1898, ce qui la classa alors troisième ville du Gard

Le déclin vient aussitôt après la première guerre mondiale. En 1920, la société Escaut et Meuse crée une usine de tubes qui entre dans le groupe Lorraine Escaut en 1953, passe à Usinor en 1966 puis Vallourec l'année suivante. Les charbonnages sont abandonnés en 1964 et les activités sidérurgiques cessent totalement en 1987. S'implantent ensuite les sociétés AI Industrie et ACCEB qui créent jusqu'à 400 emplois, mais quittent définitivement la ville en 1996.

Depuis le déclin des industries du territoire, le village se vide de ses jeunesses et peine à trouver un nouvel élan. Les nombreuses galeries, drainages et autres ouvrages de mines ont perturbé le régime des eaux souterraines de façon durable. Dès le début du 20e siècle, des sources se tarissent dans les zones minières.

En 1987 des incendies de grande ampleur ravage 11000 hectares de forêt de pin. Une prise de conscience se fait alors de la nécessité de gérer ces espaces et la création de pistes de défense contre l’incendie (DFCI) est entreprise. A l’été 2022, un nouvel incendie ravage 700 hectares de pin maritimes et vient mourir à l’orée du village de Besseges.3

3Le réaménagement du massif du Rouvergue dans les Cévennes gardoises après le grand incendie de septembre 1985. Schéma général et premières réalisations Jean-Pierre Renaud, F. Godzinski, Mylène Maurel

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